La fée des mers ...

[Jean-Marc]

Ainsi qualifié par un poète... J'aimerais bien en voir une

Argonaute (Argonota argo)
Crédit Photocéan - Parc national de Port Cros

Biologie

C’est un petit céphalopode, proche des poulpes, issu d’un groupe très ancien. Il vit en pleine mer, mais est surtout connu sur nos côtes par la coquille blanche, spiralée et très fragile qui est déposée par les tempêtes sur les plages (jusqu’à 30 cm). Ce que l’on peut prendre pour une coquille de type gastéropode est en fait une nacelle sécrétée par deux tentacules de la femelle pour y abriter ses œufs. Elle meurt dès l’éclosion. Le mâle, très petit (2 cm max. de longueur totale) a la faculté d’introduire puis de laisser son bras copulateur à l’intérieur de la femelle.

Caractéristiques

Dimorphisme sexuel très marqué, les femelles adultes étant 10 à 15 fois plus grandes que les mâles.

http://www.asame.org/francais/events/07_2001/argonaute.htm

[frenchiegirl]

je la trouve bien jolie aussi cette petite bête

[Fabrice]

étonnant jamais vu mais ça a l'air très sympa!

[Invité]

La bestiole est belle et les "détails techniques" assez cocasses...
Jamais vue... mais j'aimerais bien aussi.
Faudra penser à en demander une à Neptune (alias Poseïdon) lors de votre prochaine prière (bah oui... vous ne priez jamais le dieu de la mer avant de plonger ??? ).

[time2tic]

le male perd son zinzin dans la femelle: beurk!
ensuite la femelle meurt a la naissance des ptiots: double beurk!
le male est 10 fois plus petit que la femelle: super beurk!

heureusement que cette voie de reproduction n'est que tres rare ds le monde vivant.

[Jean-Marc]

le male perd son zinzin dans la femelle: beurk!
ensuite la femelle meurt a la naissance des ptiots: double beurk!
le male est 10 fois plus petit que la femelle: super beurk!

heureusement que cette voie de reproduction n'est que tres rare ds le monde vivant.

D'ailleur l'argonaute est en effet considérée comme trés rare...

[Invité]

Jamais vu.... On voit ça dans quelle mer ? En Méditerranée ? sous les tropiques ?

[Jean-Marc]

Jamais vu.... On voit ça dans quelle mer ? En Méditerranée ? sous les tropiques ?

Eh oui en Méditerranée (Port Cros) mais aussi ailleur semble t il:

http://www.asame.org/francais/events/07_2001/argonaute.htm

L'ARGONAUTE DU PROFESSEUR LACAZE-DUTHIERS



L'éminent zoologiste Henri de Lacaze-Duthiers, fondateur et premier directeur du Laboratoire Arago à Banyuls-sur-Mer, savait faire participer les pêcheurs locaux à la grande aventure de ses recherches sur la faune marine. Voici un exemple, tiré des carnets de Lacaze-Duthiers. Le 19 août 1891, il note : "Le pêcheur Trescaze a apporté un Argonaute bien vivant que je dessine et observe - quel animal curieux. Je lui fais manger de petits poissons. Je le dessine - et fais une note".

Dans celte note, publiée dans les "Archives de Zoologie expérimentale et générale' (2e série, T. X, pages 37-56, 1892), Lacaze-Duthiers décrit un octopode de haute mer encore peu connu "L'animal n'avait aucune blessure. il était en parfait état; très vivace et prenant lia proies qu'on lui présentait, il se nourrissait bien et vécut ainsi une quinzaine de jours. -Dans le grand bac. jaugeant bien 2 mètres cubes, où il était, se trouvaient aussi de très petits poissons, ayant de 3 à 4 centimètres de long ; lent nombre avait paru diminuer. Etait-ce l'Argonaute qui s'en était emparé et les avait dévorés '' -Cette pensée me fit pousser vers l'animal l'un de ces petits poissons, qui venait d'être pêché et dont la vésicule natatoire le faisait flotter. Dès qu'il arriva au contact des bras, il fut immédiatement happé et porté vers la bouche où il disparut aussitôt. Je répétai (expérience d'une autre façon. Je suspendis à un fil un autre petit poisson bien vivant en le piquant avec une aiguille à la queue de façon à permettre qu'il pût être enlevé par la moindre traction. L'Argonaute s'en empara avec une "dextérité" remarquable. Je renouvelai l'essai avec un résultat toujours semblable, et dès ce moment, matin et soir, faisant recueillir des alevins sous les murs du laboratoire, je donnais tous les jours à mon captif deux à trois douzaines de petits poissons tout fraîchement pêchés à la mer".



Argonaute vu de profil. La flèche indique la direction de la progression. B. Bouche montrant le bec de perroquet : tu - entonnoir saillant entre les deux bras antérieurs Br. a; le tortillon Tr fait saillir entra les deux bras postérieurs Br. p.; le bord du péristome en C n'est point couvert par le voile V

En plus des observations sur la prise de nourriture, Lacaze-Duthiers nous livre des détails intéressants sur le comportement de l'animal par rapport à sa coquille : "Lorsque l'Argonaute fut rapporté au laboratoire, il avait été placé... dans un seau du bord, ayant habituellement servi à recueillir les produits de la pêche et qui, par cela même, exhalait une forte odeur de marée. Il avait abandonné sa coquille. Celle-ci, placée avec lui dans l'un des plus grands bacs de l'aquarium... fut bientôt reprise et, dès ce moment, l'animal remonta à la surface de l'eau... - Si l'on a pensé que l'animal sorti de sa demeure ne pouvait en reprendre possession, voici bien un exemple montrant qu'il n'en est rien. -Pendant tout le temps qu'a vécu l'Argonaute, il est resté dans la même position, celle qu'indique la figure ci-jointe".

L'auteur est particulièrement intrigué par le rôle que jouent les membranes des deux premiers bras, appelés bras véligères "Revenons à la situation qu'occupe l'animal dans sa demeure. Pendant tout le temps qu*il a vécu, il est resté constamment dans un état semblable à celui dans lequel le Poulpe se met lorqu'il se défend sur la grève: tous ses bras sont rentrés dans sa coquille, sauf les deux médians postérieurs véligères, qui cependant rentrent aussi quelquefois". Le dessin figure un état intermédiaire (entre étalement complet et rétraction) de la membrane du bras véligère droit. Lorsque cette membrane brachiale est complètement déployée, elle couvre toute la surface d'un côté de la coquille ; ce sont alors les deux bras véligères qui forment ensemble une poche membranaire enfermant toute la coquille. Les descriptions anciennes selon lesquelles l'Argonaute pouffait déployer les membranes au dessus de l'eau ou s'en servir pour "ramer" sont réfutées: " Jamais il ne m'a été donné de voir le bras véligère s'étendre au loin et manoeuvrer avec la voile étalée dans l'eau, pas plus que dans l'air ".

En parlant de la coquille de l'Argonaute, Lacaze-Duthiers utilise parfois le mot "demeure". En effet, il ne .s'agit pas d'une formation correspondant à la vraie coquille de mollusque. La demeure de l'Argonaute est une "nacelle" calcaire (faite de calcite, au contraire de vraies coquilles composées d'aragonite); elle héberge la femelle et les veufs que celle-ci pond tout au long de sa vie d'adulte, durant de longs mois. L'animal commence à pondre à une taille modeste, le corps ne mesurant que quelques centimètres, puis poursuit sa croissance et l'agrandissement de sa nacelle (en y ajoutant du matériel sécrété par les bras véligères). Des séries successives d'embryons se développent donc à l'intérieur de cette nacelle, jusqu'à l'éclosion des petits qui sortiront au bout de quelques semaines d'embryogenèse. Ces nouveau-nés sont minuscules, à peine 2 mm de long ; ils quittent l'abri maternel et vivent en pleine mer, s'alimentant d'autres organismes du plancton. Les mâles deviennent adultes à une mille de l'ordre de 1 cm. Le très gros bras copulateur (appelé hectocotyle) est détachable : le mâle nain le dépose, avec un réservoir de sperme, dans la nacelle de la femelle.



Les cinq espèces du genre Argunaura vivent en pleine mer, habituellement loin des côtes, dans les zones tempérées et tropicales des océans et des mers, dont la Méditerranée. Les mâles nains sont rarement pris dans les filets de pêche. Quant aux femelles, des observations témoignant d'importantes concentrations d'individus en pleine mer et d'échouages en masse sur des plages semblaient toujours indiquer un comportement grégaire. fl y a une trentaine d'années, le biologiste Gordon Williamson, alors installé à Hong Kong, a pu photographier l'expression d'un tel comportement ; ce qu'on voit sur le cliché va bien plus loin que ce qu'on avait imaginé jusque là ! Ce document, publié dans "Cephalopods of Hong Kong" (G.L. Voss et G. Wilhamson. Hong Kong Govemment Press, 1971) est reproduit dans "Cephalopods - a world guide" (M. Norman, ConchBooks, 2000). Le dessin de notre deuxième figure est fait d'après cette photo: six femelles d'Argonaute forment une chaîne, chaque individu se fixant sur une nacelle voisine à l'aide des ventouses situées à la base des bras "retournés" entourant la bouche. Cette chaîne constitue un ensemble de taille relativement importante qui permet peut-être de "tromper" d'éventuels prédateurs - la proie potentielle devenant plus impressionnante, plus "difficile à maîtriser" qu'un individu isolé.

L'histoire de l'Argonaute du professeur Lacaze-Duthiers nous rappelle combien le hasard peut jouer en faveur de la science, à condition que les personnes intéressées - en l'occurrence le pêcheur et le chercheur - se trouvent au bon endroit, au bon moment !

L'histoire des Argonautes du docteur Wilfiamson le confirme. La zoologie marine ne cesse de profiter de tels jeux du hasard.

Sigurd v. BOLETZKY

CNRS, Observatoire Océanologique de Banyuls

[cisco]

C est zooooli

Mais la seule question importante est : est-ce commestible et si oui ca a quel gout?
Si c'est trop rare pour être mangé, c'est nul

[mirza]

Superbe et étonnante créature !

mirza

[Contenu sponsorisé]