communiqué Longitude 181

par Jean-Michel Mer 8 Juil - 22:00

Les 85 Etats membres de la Commission baleinière internationale (CBI) réunis à Funchal, du 22 au 26 juin 2009, n’ont pas réussi à se mettre d’accord « en raison de désaccords fondamentaux sur la nature et le but » de la CBI : ni les pays pro-chasse, ni les pays protecteurs n’ont voulu faire de concessions.

Ils ont donc décidé de prolonger d’une année supplémentaire le « groupe de travail réduit » qui avait été chargé, en 2008, de négocier un accord intérimaire sur 5 ans sur les sujets les plus urgents, dont la pêche scientifique. Mais il s’avère que ce travail revient à redéfinir le rôle de la CBI sur lequel les 2 camps ne sont pas du tout d’accord. Ce constat est très préoccupant.

Le clivage entre pays pro-chasse et pays protecteurs s’accentue

Depuis plusieurs années, la CBI achoppe sur une querelle entre les pays chasseurs de baleines, qui jugent exagérées les menaces sur les grands cétacés, et les pays protecteurs qui veulent maintenir l’interdiction de les chasser, interdiction en vigueur depuis 1986. (voir notre dossier "cétacés").

Cette année, les négociations ont échoué à cause d’une nouvelle proposition du Japon : celui-ci voudrait reprendre une chasse commerciale au large de ses côtes en échange d’une limitation « progressive » de sa « pêche à des fins scientifiques » au large de l’Antarctique. Cette proposition a été refusée par la CBI, tout comme la demande du Groenland de pêcher des baleines à bosse, espèce très protégée, au titre de la pêche de subsistance.

L’américain Bill Hogarth, qui préside la Commission baleinière internationale ne se fait pas d’illusons : « Il est utopique de penser que le Japon, la Norvège et l’Islande vont abandonner la pêche à la baleine. Il est tout aussi irréaliste de la part de ces pays de penser qu’ils pourront continuer à abattre le même nombre de baleines » dit-il.

Tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut trouver une solution d’ici 2010 pour éviter que certains pays, dont le Japon, quittent l’organisation.

La viande de baleine boudée par les Japonais et les Norvégiens !

Or les sondages d’opinion montrent que ce sont des considérations de politique nationale, dans la perspective des élections législatives d’ici octobre 2009, qui motiveraient l’obstination du Japon à la CBI

L’espoir réel réside donc dans la consommation de plus en plus faible de viande baleine par les Norvégiens et les Japonais. En 2008, ces derniers n’auraient mangé, en moyenne, que 50 grammes de baleine par personne et par an ! En fait, près de 20% des Japonais n’ont jamais mangé de baleine, selon Greenpeace Japon.

De même, en Norvège, la chasse à la baleine a été interrompue mi-juin 2009, à la moitié de la saison de pêche, pour cause de demande saturée, alors que moins de la moitié du quota de 885 cétacés avait été prise. Les 350 petits rorquals (baleines de Minke) capturés ont suffit à satisfaire la demande connue.

Ces informations viendraient corroborer le tout récent rapport du WWF selon lequel la Norvège et le Japon sont obligés de subventionner la pêche à la baleine qui ne serait plus du tout rentable !

Même si on peut regretter que ce soit des considérations économiques plus qu’écologiques qui l’emportent, Longitude 181 Nature note qu’une fois encore c’est le consommateur qui peut devenir leader dans la protection des baleines en cessant sa consommation partout où ce n’est pas une question de subsistance.

Whale watching, la meilleure alternative

Mais l’espoir vient aussi de l’augmentation massive, ces 10 dernières années, de l’activité d’observation des baleines dans le monde.

Lors de la dernière réunion de la CBI, l’Australie, grande adversaire du Japon et de la Norvège, a présenté un rapport de l’IFAW (Fonds International pour la Protection des Animaux) montrant que 13 millions de personnes ont participé à cette activité dans 119 pays, générant 2,1 milliards de dollars de recettes touristiques en Asie, Amérique du Sud, Caraïbes, Pacifique et en Europe. 3 000 organismes d’observation des baleines emploient aujourd’hui près de 13 000 personnes dans le monde.

Longitude 181 Nature est bien d’accord avec le ministre australien de l’Environnement, Patt Garrett, qui a essayé en vain de convaincre les états membre de la CBI que « les baleines ont bien plus de valeur vivantes que mortes ». Et qu’« une pratique responsable de l’observation des baleines est la plus durable, la plus respectueuse de l’environnement, et la plus rentable des formes d’« exploitation » des baleines au 21e siècle. »

Marie Hélène Cotté

par time2tic Mer 8 Juil - 22:37

les cetaces sont pas encore sortis de l'auberge, mais la lueur d'espoir du whale watching qui fait plaisir

par poussin Mer 8 Juil - 23:20

Heureusement que Paul Watson rode encore sur les mers pour botter le cul de ces fumiers de chasseurs d'espèces protégées.
Toute une série de docu sur Watson, Sea Shepperd et l'ORCA force est en cours de diffusion sur Discovery Channel pour ceux que le sujet intéresse.