Touchon Dark Vador et l'Anaconda ...
Page 1 sur 1
Touchon Dark Vador et l'Anaconda ...
Bien que n'ayant rien à voir avec une montre de plongée, cette revue a sa place ici, je pense bien, en raison de l'aide particulière que m'a apporté Jean Michel sur ce projet :
Non, cette accroche n'est pas une invitation malhonnête, c'est juste le nom de ce projet qui a duré 1 an ½ …
Au début était le goût pour les calibres de montre de poche de début de siècle si bien finis, et l'éternelle question, comment en profiter au quotidien ?
Au hasard d'ebay ( il faut passer du temps pour racler les fonds de vendeurs exotiques ), je tombe sur ce custom polonais : boite acier contemporaine d'un diamètre raisonnable de 42 mm (que l'on retrouve sur les autres custom du même gars), cadran refait standard custom aux jolis indexs peints dorés ( aaaaaaaaarf ! ), étranges aiguilles type bréguet en acier, mais surtout superbe calibre avec tout ce qu'il faut à la mariée : spiral bréguet, réglage fin, contrepivot, chatons, anglage et dents de loup …. Signé Touchon & Co Genève, chronometre, 8 ajustements, 21 rubis.
Voici comment il se présentait coté face :
Et coté pile :
Après une recherche d'infos ( merci Clavi), il en ressort que Touchon, fondé en 1907, a très rapidement perdu son indépendance et a été repris par Agassiz, puis Wittnauer en 1921, et l'histoire continuera avec Longines.
La très grande qualité de ces mouvement et le petit nombre produit, la plupard pour Tiffany & Co, les rendaient plus chers et exclusifs que les Patek … Après 1921 une production d'un standard qualité inférieur subsistera quelques temps avant de diparaitre.
Ces informations sont issus du site de Touchon watch.com, que je ne saurais trop vous recommander , d'ailleurs c'est le seul…
Ce mouvement 21 jewels était manifestement le plus fin, et se trouvait emboité dans des montres de poche de ce type :
Une pub de l'époque :
Bon, ceci compris, je bide et j'emporte.
Et c'est alors que la prise de tête commence.
Passant sur le fait que ce n'est pas moi qui ait détruit la montre de poche originale, je n'ai pas d'état d'âme spécifique à ce sujet, et ne sombre pas dans le blues du réemboiteur.
Par contre, je ne veux pas que cette montre fasse ce qu'elle n'est pas , une montre d'époque : custom elle est, custom elle doit se montrer.
La montre reçue, je la regarde sous toutes les coutures , j'en parle à tort et à travers, et finalement un projet se dessine : le résultat final se doit d'être en même temps très discret et très décalé pour mettre en valeur le mouvement.
D'abord, le cadran :
Un cadran discret, c'est un cadran qui ne se la pète pas. Donc sombre, par contre il faut y voir quelque chose quand même. L'idée d'un All Black germe doucement dans mon esprit - et je précise, Hublot n'avait pas encore sorti la sienne à l'époque :
Pour les aiguilles, en raison de la monstrueuse galère qu'est de chercher des aiguilles qui matchent bien, je conserve les drôles de Bréguet acier, mais pour pouvoir quand même lire l'heure, ce qui est utile pour une montre, les œillet seront remplis de luminova orange, même principe que la Bréguet Marine :
Et le Luminova orange ( ici dans la gamme d'Otto Frei , merci Dynamo) :
Mon pote Fred fait des simulations avec Toshop sur la base du cadran initial :
En final je retiens index noirs brillants sur fond marron mat ( les trucs moches ce n'est pas Fred, c'est moi qui bidouille avec paint) , en conservantle chemin de fer et la typo art-déco des index. Facile, le cadranier n'aura qu'un cliché à faire :
Pour la boite, après avoir longuement réfléchi, envisagé le PVD, ce sera finalement un microbillage qui conviendra le mieux : pas trop de noir, on conserve la notion d'acier, mais décalé par rapport à ce type de mouvement, et qui va bien avec les aiguilles – normalement le microbillage c'est pour les montres de sport …
(Crédit Jean Michel)
Pour le bracelet, le plus brut de fonderie possible : une certaine fréquentation des paneristi me fait choisir l'Anaconda brut :
Et après, il n'y a plus qu'à …
Et comme d'habitude , de longues péripéties -je vous fais grâce des détails – 1 an ½ - , avec des découragements, comme par exemple le très très long passage par 2 cadraniers différents, dont l'un acceptera finalement de faire le travail, mais non pas en brun, mais noir brillant sur noir mat, et qui oubliera de faire les 2 micro modifs demandées , et les cotés supers positifs, comme le microbillage parfait ( merci Jean Michel), et la révision remontage ( merci Pascal !)
Aussi, après ce long préambule, qui a pour objet de vous faire sentir la genèse du truc, mais à coté comme ce type de projet pour un non professionnel est long, long, long …, voici enfin le résultat.
Ah, j'oubliais aussi : photographier un cadran noir sur noir, déjà c'est pas évident, alors pour un roi de la macro comme moi, je réclame votre indulgence – en particulier l'orange du luminova est très souvent cramé et paraît blanc – mais bon, j'ai fait ce que j'ai pu.
Vue générale – admirez la qualité du microbillage ! :
Détails du cadran :
Le calibre, avec son architecture si caractéristique de l'époque :
Réglage fin :
De la dent de loup, ouh ouh, et un chaton central vissé :
8 ajustement pour 21 jewels :
Contrepivot et spiral Breguet :
On voit bien l'ancre à travers le balancier, et la roue d'échappement :
Train de rouage :
Touchon & Co Genève :
Extra superior, je vous l'avais bien dit ! :
Pour finir, l'Anaconda , en fait extrêmement souple et agréable à porter, je recommande :
Et voilà l'histoire de ma Touchon, Dark Vador de par son apparence, Légo de par sa mise en forme, et Anaconda pour sa peau … réussie grâce à de la persévérance et beaucoup d'aides !
Touchon Dark Vador et l'Anaconda
Non, cette accroche n'est pas une invitation malhonnête, c'est juste le nom de ce projet qui a duré 1 an ½ …
Au début était le goût pour les calibres de montre de poche de début de siècle si bien finis, et l'éternelle question, comment en profiter au quotidien ?
Au hasard d'ebay ( il faut passer du temps pour racler les fonds de vendeurs exotiques ), je tombe sur ce custom polonais : boite acier contemporaine d'un diamètre raisonnable de 42 mm (que l'on retrouve sur les autres custom du même gars), cadran refait standard custom aux jolis indexs peints dorés ( aaaaaaaaarf ! ), étranges aiguilles type bréguet en acier, mais surtout superbe calibre avec tout ce qu'il faut à la mariée : spiral bréguet, réglage fin, contrepivot, chatons, anglage et dents de loup …. Signé Touchon & Co Genève, chronometre, 8 ajustements, 21 rubis.
Voici comment il se présentait coté face :
Et coté pile :
Après une recherche d'infos ( merci Clavi), il en ressort que Touchon, fondé en 1907, a très rapidement perdu son indépendance et a été repris par Agassiz, puis Wittnauer en 1921, et l'histoire continuera avec Longines.
La très grande qualité de ces mouvement et le petit nombre produit, la plupard pour Tiffany & Co, les rendaient plus chers et exclusifs que les Patek … Après 1921 une production d'un standard qualité inférieur subsistera quelques temps avant de diparaitre.
Ces informations sont issus du site de Touchon watch.com, que je ne saurais trop vous recommander , d'ailleurs c'est le seul…
Ce mouvement 21 jewels était manifestement le plus fin, et se trouvait emboité dans des montres de poche de ce type :
Une pub de l'époque :
Bon, ceci compris, je bide et j'emporte.
Et c'est alors que la prise de tête commence.
Passant sur le fait que ce n'est pas moi qui ait détruit la montre de poche originale, je n'ai pas d'état d'âme spécifique à ce sujet, et ne sombre pas dans le blues du réemboiteur.
Par contre, je ne veux pas que cette montre fasse ce qu'elle n'est pas , une montre d'époque : custom elle est, custom elle doit se montrer.
La montre reçue, je la regarde sous toutes les coutures , j'en parle à tort et à travers, et finalement un projet se dessine : le résultat final se doit d'être en même temps très discret et très décalé pour mettre en valeur le mouvement.
D'abord, le cadran :
Un cadran discret, c'est un cadran qui ne se la pète pas. Donc sombre, par contre il faut y voir quelque chose quand même. L'idée d'un All Black germe doucement dans mon esprit - et je précise, Hublot n'avait pas encore sorti la sienne à l'époque :
Pour les aiguilles, en raison de la monstrueuse galère qu'est de chercher des aiguilles qui matchent bien, je conserve les drôles de Bréguet acier, mais pour pouvoir quand même lire l'heure, ce qui est utile pour une montre, les œillet seront remplis de luminova orange, même principe que la Bréguet Marine :
Et le Luminova orange ( ici dans la gamme d'Otto Frei , merci Dynamo) :
Mon pote Fred fait des simulations avec Toshop sur la base du cadran initial :
En final je retiens index noirs brillants sur fond marron mat ( les trucs moches ce n'est pas Fred, c'est moi qui bidouille avec paint) , en conservantle chemin de fer et la typo art-déco des index. Facile, le cadranier n'aura qu'un cliché à faire :
Pour la boite, après avoir longuement réfléchi, envisagé le PVD, ce sera finalement un microbillage qui conviendra le mieux : pas trop de noir, on conserve la notion d'acier, mais décalé par rapport à ce type de mouvement, et qui va bien avec les aiguilles – normalement le microbillage c'est pour les montres de sport …
(Crédit Jean Michel)
Pour le bracelet, le plus brut de fonderie possible : une certaine fréquentation des paneristi me fait choisir l'Anaconda brut :
Et après, il n'y a plus qu'à …
Et comme d'habitude , de longues péripéties -je vous fais grâce des détails – 1 an ½ - , avec des découragements, comme par exemple le très très long passage par 2 cadraniers différents, dont l'un acceptera finalement de faire le travail, mais non pas en brun, mais noir brillant sur noir mat, et qui oubliera de faire les 2 micro modifs demandées , et les cotés supers positifs, comme le microbillage parfait ( merci Jean Michel), et la révision remontage ( merci Pascal !)
Aussi, après ce long préambule, qui a pour objet de vous faire sentir la genèse du truc, mais à coté comme ce type de projet pour un non professionnel est long, long, long …, voici enfin le résultat.
Ah, j'oubliais aussi : photographier un cadran noir sur noir, déjà c'est pas évident, alors pour un roi de la macro comme moi, je réclame votre indulgence – en particulier l'orange du luminova est très souvent cramé et paraît blanc – mais bon, j'ai fait ce que j'ai pu.
Vue générale – admirez la qualité du microbillage ! :
Détails du cadran :
Le calibre, avec son architecture si caractéristique de l'époque :
Réglage fin :
De la dent de loup, ouh ouh, et un chaton central vissé :
8 ajustement pour 21 jewels :
Contrepivot et spiral Breguet :
On voit bien l'ancre à travers le balancier, et la roue d'échappement :
Train de rouage :
Touchon & Co Genève :
Extra superior, je vous l'avais bien dit ! :
Pour finir, l'Anaconda , en fait extrêmement souple et agréable à porter, je recommande :
Et voilà l'histoire de ma Touchon, Dark Vador de par son apparence, Légo de par sa mise en forme, et Anaconda pour sa peau … réussie grâce à de la persévérance et beaucoup d'aides !
Invité- Invité
Re: Touchon Dark Vador et l'Anaconda ...
Stupéfiant !
Bouche bée. J'imagine le temps passé, les emmerdes, etc.
Bravo. Montre très originale in fine.
Bouche bée. J'imagine le temps passé, les emmerdes, etc.
Bravo. Montre très originale in fine.
Invité- Invité
Re: Touchon Dark Vador et l'Anaconda ...
clairement, celle -la c'est pas la montre de monsieur tout le monde.
super boulot!
manque juste la mention " piece unique!"
super boulot!
manque juste la mention " piece unique!"
time2tic- Alopias Vulpinus (Membre honoraire)
- Nombre de messages : 12201
Age : 112
Localisation : Russie
Date d'inscription : 18/06/2007
Sujets similaires
» Revue : Touchon Dark Vador et l'Anaconda ...
» Ma Dark Vador est en commande !
» Dark on Black
» Dark Side of the Moon: the Moonwatch Ceramic
» [Nouveautés 2014] de Bethune DB28 Dark Shadows
» Ma Dark Vador est en commande !
» Dark on Black
» Dark Side of the Moon: the Moonwatch Ceramic
» [Nouveautés 2014] de Bethune DB28 Dark Shadows
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|