Le fabuleux destin de René
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Jean-Marc
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Le fabuleux destin de René
Je commencerai cette histoire en vous parlant de souvenir s d’enfance.
Quand je venais en visite chez ma grand-mère, Mamie, qui était pour moi comme une seconde maman. Je sonnais au portail d’un petit jardin. Là, mamie sortait ses lunettes sur le nez et en m’apercevant s’écriait : « c’est toi que je suis contente ». Puis elle rentrait dans sa maison en courant pour aller chercher les clefs du portail. Petite et rondelette, elle traversait le jardin, disparaissait derrière le magnolia et réapparaissait courant toujours à petits pas. Elle ouvrait le portail fébrilement et m’étouffait dans ses bras. J’étais au paradis…
Le matin nous déjeunions dans la cuisine d’une gourmande baguette fraiche que nous partagions tous deux et tartinions de beure et de confiture. Au poignet jamais elle ne quittait sa petite montre en or, une Damas automatique qui brillait sous le soleil.
Bien des années après sa disparition, j’ai eu la chance que l’on me donne sa montre qui trône dans une vitrine et que je porte parfois malgré sa petite taille. Elle me rappelle des moments de grand bonheur.
Mais ce n’est pas là le sujet de cette histoire.
Ce soir je vais vous raconter l’histoire de René.
René est né en Vendée le 4 juin 1904. C’est à l’âge de 8ans que son histoire commence, il est placé dans une ferme. Placé, c’est le terme choisi pour dire vendu. Il travaille aux champs, s’occupe des animaux et le soir les articulations douloureuses il se couche sur une paillasse dans la grange. Le soir il cache les quelques pièces qu’on lui donne sous sa paillasse mais le matin, elles ne sont plus là. Le soir René n’a personne pour lui lire des histoires, il a peur de s’endormir à cause des rats qui l’effraient. Pour améliorer ses menus il doit voler la nourriture des cochons.
Nous ne savons pas grand-chose de la vie de René enfant, il est parti trop tôt, comme ceux à qui il avait pu se confier. Comme les gents simples, René ne parle pas de sa vie ni de ses blessures.
Nous retrouvons la trace de René au service militaire. Il va voyager, il part au Maroc.
Il ne parlera pas de ce premier mariage qui le laisse veuf avec une petite fille.
Une fois démobilisé René veut s’engager dans la Gendarmerie, il a une très haute idée du devoir de la liberté et de l’honneur. René n’a jamais été à l’école, il ne sait ni lire ni écrire. Comment rentrer dans la gendarmerie dans ces conditions ?
René décide d’aller voir une institutrice pour lui demander de lui apprendre à lire et écrire. Madeleine accepte. René travaille dur et réussi à rentrer dans la gendarmerie.
René et Madeleine ne vont plus se quitter, ils se marient le 29 septembre 1934.
René a eu sa montre en or comme il était de coutume à cette époque.
Elle va égrener les secondes toutes au long de sa vie.
Madeleine et René ont une belle petite fille. Tous les cinq coulent une vie paisible dans leur petit appartement de la Gendarmerie de Jonzac.
Le 15 mars 1939, le monde bascule dans la guerre. L'Allemagne occupe la Tchécoslovaquie.
Le 3 septembre 1939 l’Angleterre et la France déclarent la guerre à l’Allemagne nazie.
Le 17 Juin 1940 Pétain demande l’armistice.
La France est humiliée, la gendarmerie travaille pour l’occupant. Certainement une blessure de plus dans le cœur de René.
Le 18 Juin 1940, le général De Gaulle lance son appel depuis Londres.
Des le début de l’occupation, il choisi son camp avec le soutien de Madeleine, il rentre dans la résistance (le 26 juin 1940) et crée la branche régionale du réseau Kléber.
Avec de son ami Serra, ils forment les premiers cadres de la résistance dans l’arrondissement.
La nuit il sort transmet des documents qu’il transporte dans le cadre de sa bicyclette verte. Note le déplacement des troupes Allemandes, organise le vol, la récupération et le transport d’arme d’une cache à une autre. Avec l’aide d’agents de mairie ils fabriquent de faux papiers « permettant à de jeunes gens de s’engager pour l’Afrique du nord ou l’Angleterre». Profitant de sa position, il prévient des arrestations et des perquisitions. Dans un cantonnement Allemand il ira lui-même voler une moto abandonnée par l’armée française pendant la débâcle. Cette moto servira plusieurs années après la guerre à la gendarmerie de Jonzac ?
Le 12 février 1943, c’est soir de fête Madeleine à fait des gaufres. Les Allemands ont été renseignés tel une marée ils remontent le réseau durant la nuit, les arrestations pleuvent, le réseau s’effondre, personne n’a le temps de prévenir les autres.
Les filles sont couchées. Les coups pleuvent sur la porte, quelques mots incisifs sur le palier. Les portes de l’enfer viennent de s’ouvrir pour René et Madeleine. Vite ramasser tous les papiers compromettant. Madeleine les cache sous sa jupe tandis que René ouvre la porte sur le diable en personne habillé de noir avec ses insignes à tète de mort. Ne pas regarder le képi accroché à la patère. Madeleine demande à aller aux toilettes. Un des soldat l’accompagne elle passe devant le képi : « Ne pas regarder le képi » ou ils sont mort. L’homme reste planté là à la regarder devant le pot. Elle est transit elle lui demande de se retourner un instant. Il fini par s’exécuter et elle laisse enfin glisser les papiers au fond du pot. Au retour, toujours ne pas regarder le képi accroché prés de la porte d’entrée.
René est arrêté, Madeleine lui bourre les poches de sucres.
Il est emmené par la gestapo à la prison de Jonzac. Le Fort du Ha à Bordeaux jusqu’au 14 avril1943, puis à la prison de Fresnes.
Au dos de cette photo (qui est une infamie), récupérée dans les bureaux de la gestapo, se trouvent les noms de quelques personnes dont Mr Ransac, instituteur.
Il subit des interrogatoires poussés. Interrogatoires poussés est aussi un terme choisi.
Très vite les choses tournent au vinaigre pour René. Les questions sont précises les faits sont connus. René nie tout même l’évidence. Devant son obstination le policier instructeur lui présente des cartes que le Capitaine de vaisseau M…..d aurait du transmettre au 2em bureau et d’autres qui lui étaient destinées. René continu à tout nier en bloc. Accompagné par un officier de la Gestapo Capitaine de vaisseau M…..d est présenté devant lui. Cet homme était venu trois fois chez lui, lui amener les félicitations du 2em bureau pour avoir été dérobé des documents dans les locaux même de l’armée allemande. Il était venu chez lui alors que Madeleine était encore alitée juste après la naissance de leur 3em fille.
René nie les allégations du Capitaine de vaisseau M…..d, il fini par l’insulter devant les Allemand amusés et satisfaits.
Les cartes présentées sont écrite de la main de madeleine si la gestapo décide de pousser l’enquête Madeleine sera convoquée elle risque la peine de mort.
René est perdu, il avoue tout son appartenance à la résistance le vol des documents. René n’a jamais mentionné de nom devant le Capitaine de vaisseau M…..d, il n’en mentionnera pas non plus, il a agit seul.
Après plusieurs jours d’interrogatoires, après avoir reconnu son appartenance à la résistance, l’officier de la gestapo lui signifie qu’il est condamné à mort,il sera fusillé le lendemain matin ou le jour suivant.
Condamné pour espionnage, faux en écriture et terrorisme, René est déporté le 11 Septembre 1943 en République Tchécoslovaque dans le camp d’Eizenberg.
Dans le camp d’Eizenberg sont rassemblé des prisonniers sensibles pouvant servir de monnaie d’échange ou d’otages. On y retrouve le frère du Général de Gaule, le prince Michel de Monténégro, le premier ministre de Lituanie M Skirpa, plusieurs préfets et généraux. Les hauts dignitaires sont logés dans les chambres du château transformées en cellules où règne la promiscuité, les prisonniers de moindre valeur dans les caves.
Le premier jour de l'occupation, le 15 mars 1939, Jezeri est passé sous l'administration nazie directement subordonnée à Himler. Pendant la guerre, un camp d'internement pour hauts officiers français et anglais y a été créé. Parmi les internés, il y avait Pierre de Gaulle, le frère de l'ancien président français, le docteur Ménétrel, médecin personnel du maréchal Pétain, ainsi que le fils de l'ancien premier ministre français Michel Clémenceau. Outre les hauts officiers, près de 250 prisonniers de guerre russes et français étaient internés à Jezeri, pendant la guerre.
Madeleine se reproche de ne pas avoir pensé à mettre dans les poches de rené des gaufres. En emmenant ses filles à l’école, elle passe devant la prison de Jonzac, elle leur dit doucement Papa est là en regardant les fenêtres à barreaux espérant l’apercevoir.
Un industriel de Bordeaux qui connaît Madeleine et René. Un monsieur tout le monde se sert de ses relations sur Bordeaux pour retrouver la trace de René. Madeleine ira jusqu'à Paris pour essayer de le voir, de lui faire passer un colis, une lettre, pour avoir des nouvelles de lui. Elle devra oublier sa fierté, baisser la tète, écrire ce brouillon raturé.
Durant la captivité de René, M serra et M Bernard prendront la tête du réseau avec de beaux faits d’armes : Sabotages de lignes téléphoniques, destruction de voies ferrées, libération d’un prisonnier, prise des carrières de Jonzac, et participation à la libération de la ville.
Le 8 Mai 1945 René est libéré par l’avancée de l’armée Américaine.
Il est rapatrié le 19 mai 1945.
Il n’y a pas de trace de la fête donnée pour son retour dans la caserne. Pas de témoignage de l’émotion ressentie lors des retrouvailles entre René et sa famille.
René reprit son travail de gendarme, sa vie de famille.
Les coups reçus lors des interrogatoires et l’humidité des cachots lui ont presque fait perdre l’usage de l’œil droit. Les mauvais traitements on déclanchés chez lui un mal silencieux, pernicieux et qui le ronge. Des migraines de plus en plus fréquentes, de plus en plus douloureuses. Le diagnostic des médecins tombe, René souffre d’une tumeur au cerveau. L’opération laissera René aveugle pendant quelques mois, dans Saintes, il se promènera au bras de Madeleine.
René s’est éteint le 7 mars 1968, il avait beaucoup brillé.
J’avais cherché un support un peu sympa pour prendre les photos de la montre, Une belle édition de Michel Strogoff ce n’est que sur les photos que j’ai regardé le titre du chapitre et la légende du dessin..
Pelletan arrêté le 8 juillet 1942, pour fait de terrorisme déporté le 25 janvier 1943 à Buchenwald et Dachau.
Boutin (Chef direct de Renée) arrêté le 8 Janvier 1943.
Ransac (instituteur) arrêté le 13 Février 1943 mort en déportation.
Capitaine de vaisseau M…..d (ne fait pas parti des groupes de Jonzac) arrêté le 08 janvier 1943, il donne le réseau à la gestapo.
M Pelletan arrêté le 12février1943
M Chastagner arrêté le 12 février 1943
L’histoire de René est écrite d’après les rapports officiels des services des armées et les rares témoignages de ses proches.
Un petit cahier couru entre les prisonniers on y peu lire poèmes maximes leçon de géographie ainsi que quelques dessins. Vous en avez tout au long de cette histoire.
Il faut aussi que je vous présente la photo du fond de la montre de ma douce Mamie.
Il y avait deux initiales gravées au fond de la montre le temps de l’amour d’une vie.
Jecko
Quand je venais en visite chez ma grand-mère, Mamie, qui était pour moi comme une seconde maman. Je sonnais au portail d’un petit jardin. Là, mamie sortait ses lunettes sur le nez et en m’apercevant s’écriait : « c’est toi que je suis contente ». Puis elle rentrait dans sa maison en courant pour aller chercher les clefs du portail. Petite et rondelette, elle traversait le jardin, disparaissait derrière le magnolia et réapparaissait courant toujours à petits pas. Elle ouvrait le portail fébrilement et m’étouffait dans ses bras. J’étais au paradis…
Le matin nous déjeunions dans la cuisine d’une gourmande baguette fraiche que nous partagions tous deux et tartinions de beure et de confiture. Au poignet jamais elle ne quittait sa petite montre en or, une Damas automatique qui brillait sous le soleil.
Bien des années après sa disparition, j’ai eu la chance que l’on me donne sa montre qui trône dans une vitrine et que je porte parfois malgré sa petite taille. Elle me rappelle des moments de grand bonheur.
Mais ce n’est pas là le sujet de cette histoire.
Ce soir je vais vous raconter l’histoire de René.
René est né en Vendée le 4 juin 1904. C’est à l’âge de 8ans que son histoire commence, il est placé dans une ferme. Placé, c’est le terme choisi pour dire vendu. Il travaille aux champs, s’occupe des animaux et le soir les articulations douloureuses il se couche sur une paillasse dans la grange. Le soir il cache les quelques pièces qu’on lui donne sous sa paillasse mais le matin, elles ne sont plus là. Le soir René n’a personne pour lui lire des histoires, il a peur de s’endormir à cause des rats qui l’effraient. Pour améliorer ses menus il doit voler la nourriture des cochons.
Nous ne savons pas grand-chose de la vie de René enfant, il est parti trop tôt, comme ceux à qui il avait pu se confier. Comme les gents simples, René ne parle pas de sa vie ni de ses blessures.
Nous retrouvons la trace de René au service militaire. Il va voyager, il part au Maroc.
Il ne parlera pas de ce premier mariage qui le laisse veuf avec une petite fille.
Une fois démobilisé René veut s’engager dans la Gendarmerie, il a une très haute idée du devoir de la liberté et de l’honneur. René n’a jamais été à l’école, il ne sait ni lire ni écrire. Comment rentrer dans la gendarmerie dans ces conditions ?
René décide d’aller voir une institutrice pour lui demander de lui apprendre à lire et écrire. Madeleine accepte. René travaille dur et réussi à rentrer dans la gendarmerie.
René et Madeleine ne vont plus se quitter, ils se marient le 29 septembre 1934.
René a eu sa montre en or comme il était de coutume à cette époque.
Elle va égrener les secondes toutes au long de sa vie.
Madeleine et René ont une belle petite fille. Tous les cinq coulent une vie paisible dans leur petit appartement de la Gendarmerie de Jonzac.
Le 15 mars 1939, le monde bascule dans la guerre. L'Allemagne occupe la Tchécoslovaquie.
Le 3 septembre 1939 l’Angleterre et la France déclarent la guerre à l’Allemagne nazie.
Le 17 Juin 1940 Pétain demande l’armistice.
La France est humiliée, la gendarmerie travaille pour l’occupant. Certainement une blessure de plus dans le cœur de René.
Le 18 Juin 1940, le général De Gaulle lance son appel depuis Londres.
Des le début de l’occupation, il choisi son camp avec le soutien de Madeleine, il rentre dans la résistance (le 26 juin 1940) et crée la branche régionale du réseau Kléber.
Avec de son ami Serra, ils forment les premiers cadres de la résistance dans l’arrondissement.
La nuit il sort transmet des documents qu’il transporte dans le cadre de sa bicyclette verte. Note le déplacement des troupes Allemandes, organise le vol, la récupération et le transport d’arme d’une cache à une autre. Avec l’aide d’agents de mairie ils fabriquent de faux papiers « permettant à de jeunes gens de s’engager pour l’Afrique du nord ou l’Angleterre». Profitant de sa position, il prévient des arrestations et des perquisitions. Dans un cantonnement Allemand il ira lui-même voler une moto abandonnée par l’armée française pendant la débâcle. Cette moto servira plusieurs années après la guerre à la gendarmerie de Jonzac ?
Le 12 février 1943, c’est soir de fête Madeleine à fait des gaufres. Les Allemands ont été renseignés tel une marée ils remontent le réseau durant la nuit, les arrestations pleuvent, le réseau s’effondre, personne n’a le temps de prévenir les autres.
Les filles sont couchées. Les coups pleuvent sur la porte, quelques mots incisifs sur le palier. Les portes de l’enfer viennent de s’ouvrir pour René et Madeleine. Vite ramasser tous les papiers compromettant. Madeleine les cache sous sa jupe tandis que René ouvre la porte sur le diable en personne habillé de noir avec ses insignes à tète de mort. Ne pas regarder le képi accroché à la patère. Madeleine demande à aller aux toilettes. Un des soldat l’accompagne elle passe devant le képi : « Ne pas regarder le képi » ou ils sont mort. L’homme reste planté là à la regarder devant le pot. Elle est transit elle lui demande de se retourner un instant. Il fini par s’exécuter et elle laisse enfin glisser les papiers au fond du pot. Au retour, toujours ne pas regarder le képi accroché prés de la porte d’entrée.
René est arrêté, Madeleine lui bourre les poches de sucres.
Il est emmené par la gestapo à la prison de Jonzac. Le Fort du Ha à Bordeaux jusqu’au 14 avril1943, puis à la prison de Fresnes.
Au dos de cette photo (qui est une infamie), récupérée dans les bureaux de la gestapo, se trouvent les noms de quelques personnes dont Mr Ransac, instituteur.
Il subit des interrogatoires poussés. Interrogatoires poussés est aussi un terme choisi.
Très vite les choses tournent au vinaigre pour René. Les questions sont précises les faits sont connus. René nie tout même l’évidence. Devant son obstination le policier instructeur lui présente des cartes que le Capitaine de vaisseau M…..d aurait du transmettre au 2em bureau et d’autres qui lui étaient destinées. René continu à tout nier en bloc. Accompagné par un officier de la Gestapo Capitaine de vaisseau M…..d est présenté devant lui. Cet homme était venu trois fois chez lui, lui amener les félicitations du 2em bureau pour avoir été dérobé des documents dans les locaux même de l’armée allemande. Il était venu chez lui alors que Madeleine était encore alitée juste après la naissance de leur 3em fille.
René nie les allégations du Capitaine de vaisseau M…..d, il fini par l’insulter devant les Allemand amusés et satisfaits.
Les cartes présentées sont écrite de la main de madeleine si la gestapo décide de pousser l’enquête Madeleine sera convoquée elle risque la peine de mort.
René est perdu, il avoue tout son appartenance à la résistance le vol des documents. René n’a jamais mentionné de nom devant le Capitaine de vaisseau M…..d, il n’en mentionnera pas non plus, il a agit seul.
Après plusieurs jours d’interrogatoires, après avoir reconnu son appartenance à la résistance, l’officier de la gestapo lui signifie qu’il est condamné à mort,il sera fusillé le lendemain matin ou le jour suivant.
Condamné pour espionnage, faux en écriture et terrorisme, René est déporté le 11 Septembre 1943 en République Tchécoslovaque dans le camp d’Eizenberg.
Dans le camp d’Eizenberg sont rassemblé des prisonniers sensibles pouvant servir de monnaie d’échange ou d’otages. On y retrouve le frère du Général de Gaule, le prince Michel de Monténégro, le premier ministre de Lituanie M Skirpa, plusieurs préfets et généraux. Les hauts dignitaires sont logés dans les chambres du château transformées en cellules où règne la promiscuité, les prisonniers de moindre valeur dans les caves.
Le premier jour de l'occupation, le 15 mars 1939, Jezeri est passé sous l'administration nazie directement subordonnée à Himler. Pendant la guerre, un camp d'internement pour hauts officiers français et anglais y a été créé. Parmi les internés, il y avait Pierre de Gaulle, le frère de l'ancien président français, le docteur Ménétrel, médecin personnel du maréchal Pétain, ainsi que le fils de l'ancien premier ministre français Michel Clémenceau. Outre les hauts officiers, près de 250 prisonniers de guerre russes et français étaient internés à Jezeri, pendant la guerre.
Madeleine se reproche de ne pas avoir pensé à mettre dans les poches de rené des gaufres. En emmenant ses filles à l’école, elle passe devant la prison de Jonzac, elle leur dit doucement Papa est là en regardant les fenêtres à barreaux espérant l’apercevoir.
Un industriel de Bordeaux qui connaît Madeleine et René. Un monsieur tout le monde se sert de ses relations sur Bordeaux pour retrouver la trace de René. Madeleine ira jusqu'à Paris pour essayer de le voir, de lui faire passer un colis, une lettre, pour avoir des nouvelles de lui. Elle devra oublier sa fierté, baisser la tète, écrire ce brouillon raturé.
Durant la captivité de René, M serra et M Bernard prendront la tête du réseau avec de beaux faits d’armes : Sabotages de lignes téléphoniques, destruction de voies ferrées, libération d’un prisonnier, prise des carrières de Jonzac, et participation à la libération de la ville.
Le 8 Mai 1945 René est libéré par l’avancée de l’armée Américaine.
Il est rapatrié le 19 mai 1945.
Il n’y a pas de trace de la fête donnée pour son retour dans la caserne. Pas de témoignage de l’émotion ressentie lors des retrouvailles entre René et sa famille.
René reprit son travail de gendarme, sa vie de famille.
Les coups reçus lors des interrogatoires et l’humidité des cachots lui ont presque fait perdre l’usage de l’œil droit. Les mauvais traitements on déclanchés chez lui un mal silencieux, pernicieux et qui le ronge. Des migraines de plus en plus fréquentes, de plus en plus douloureuses. Le diagnostic des médecins tombe, René souffre d’une tumeur au cerveau. L’opération laissera René aveugle pendant quelques mois, dans Saintes, il se promènera au bras de Madeleine.
René s’est éteint le 7 mars 1968, il avait beaucoup brillé.
J’avais cherché un support un peu sympa pour prendre les photos de la montre, Une belle édition de Michel Strogoff ce n’est que sur les photos que j’ai regardé le titre du chapitre et la légende du dessin..
Pelletan arrêté le 8 juillet 1942, pour fait de terrorisme déporté le 25 janvier 1943 à Buchenwald et Dachau.
Boutin (Chef direct de Renée) arrêté le 8 Janvier 1943.
Ransac (instituteur) arrêté le 13 Février 1943 mort en déportation.
Capitaine de vaisseau M…..d (ne fait pas parti des groupes de Jonzac) arrêté le 08 janvier 1943, il donne le réseau à la gestapo.
M Pelletan arrêté le 12février1943
M Chastagner arrêté le 12 février 1943
L’histoire de René est écrite d’après les rapports officiels des services des armées et les rares témoignages de ses proches.
Un petit cahier couru entre les prisonniers on y peu lire poèmes maximes leçon de géographie ainsi que quelques dessins. Vous en avez tout au long de cette histoire.
Il faut aussi que je vous présente la photo du fond de la montre de ma douce Mamie.
Il y avait deux initiales gravées au fond de la montre le temps de l’amour d’une vie.
Jecko
Dernière édition par jecko le Ven 28 Nov - 19:59, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
Beaucoup d'émotions à la lecture de ce 'bout' d'Histoire, respects pour les anciens et leurs sacrifices évidement.
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
pas facile de répondre a un tel post , pourtant comment rester silencieux devant une telle vie et un tel destin
c'est un peu comme ouvrir un album de famille sans y être vraiment invité, reste en moi beaucoup trop de pudeur pour vraiment pouvoir m'exprimer sur le sujet
en tout cas merci Mr Jecko de nous avoir ouvert ce livre d'une vie : un vrai moment d'émotion
c'est un peu comme ouvrir un album de famille sans y être vraiment invité, reste en moi beaucoup trop de pudeur pour vraiment pouvoir m'exprimer sur le sujet
en tout cas merci Mr Jecko de nous avoir ouvert ce livre d'une vie : un vrai moment d'émotion
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Re: Le fabuleux destin de René
... merci Jecko. Je me remémore à mon tour l'histoire de mes grands-parents... et cette mémoire est si importante !
Lautrec- Rhincodon typus
- Nombre de messages : 6416
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Localisation : Paris
Date d'inscription : 15/07/2007
Re: Le fabuleux destin de René
C'est tout à fait formidable d'avoir pu conserver une histoire aussi émouvante appuyée de tel documents originaux. Un grand merci de l'avoir publié ici pour que la mémoire continue d'exister y compris au travers d'objets aussi personnels que sont les montres.
Jean-Marc- Rhincodon typus
- Nombre de messages : 11591
Age : 48
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Le fabuleux destin de René
Très belle histoire. Elle est triste, mais aussi, porte de l'espoir.
_________________
JR78.
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jr78- Cetorhinus maximus
- Nombre de messages : 1401
Localisation : Yvelines
Date d'inscription : 23/06/2007
Re: Le fabuleux destin de René
Superbe histoire...., pleine d'émotions... sur le passé qui n'est pas encore si loin....
_________________
Croire et oser
logan- Carcharodon carcharias (Modérateur)
- Nombre de messages : 4954
Age : 62
Localisation : Gironde
Date d'inscription : 11/07/2008
pak07- Rhincodon typus
- Nombre de messages : 2061
Age : 60
Localisation : Paris
Date d'inscription : 22/01/2008
Re: Le fabuleux destin de René
Désolé pour les montres, je suis passé à côté, si absorbé que j'étais par cette histoire humaine. ça fait du bien de lire ça, merci à toi pour cette leçon d'histoire vécue. De vrais héros modestes dans une époque pourrie très loin de notre réalité confortable.
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
L'histoire est faite de bribes d'humanité oubliée.
C'est bien et réconfortant de savoir que certains se souviennent.
C'est bien et réconfortant de savoir que certains se souviennent.
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
Beaucoup de gens ont pu remercier René...
Merci d'avoir raconté son histoire Jecko.
mirza
Merci d'avoir raconté son histoire Jecko.
mirza
_________________
... j'aime bien me mettre sur le dos... j'vois mes bulles qui r'montent et c'est beau...
mirza- Alopias Vulpinus (Membre honoraire)
- Nombre de messages : 8534
Localisation : mes pompes...
Date d'inscription : 19/06/2007
Re: Le fabuleux destin de René
Qui a dit que les forums étaient tous superficiels ?
Merci, Jecko, pour ce texte illlustré, qui a véritablement suspendu le temps autour de moi tout au long de sa lecture, et qui rend hommage au meilleur de l'humanité.
A travers ton post, je profite pour vous remercier, vous tous, de votre participation ici même et pour les liens d'amitié et de confiance que nous avons pu tisser ensemble, virtuellement ou non. Il n'y a en effet que lorsqu'on se sent en confiance qu'on peut se livrer ainsi...
Merci, Jecko, pour ce texte illlustré, qui a véritablement suspendu le temps autour de moi tout au long de sa lecture, et qui rend hommage au meilleur de l'humanité.
A travers ton post, je profite pour vous remercier, vous tous, de votre participation ici même et pour les liens d'amitié et de confiance que nous avons pu tisser ensemble, virtuellement ou non. Il n'y a en effet que lorsqu'on se sent en confiance qu'on peut se livrer ainsi...
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
Merci Jecko de partager l´histoire de tes grands-parents.
Ce sont ses vies et ses efforts qui ont fait possible d´avoir un monde un peu mieux.
C´est important les souvenir et les remercier.
Ce sont ses vies et ses efforts qui ont fait possible d´avoir un monde un peu mieux.
C´est important les souvenir et les remercier.
_________________
Rafa: Absolument amateur
Je sais que je ne sais rien, mais cela, je ne sais pas comment je sais
rgil- Carcharodon carcharias (Modérateur)
- Nombre de messages : 7759
Age : 65
Localisation : Aragón (Espagne)
Date d'inscription : 27/04/2008
Re: Le fabuleux destin de René
superbe post, émouvant, qui nous parle a tous......les montres c'est la vie.
un grand merci
un grand merci
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
Le destin, tout est dans le titre; l'humilité de tous ces grands hommes
me fait penser à d'autres Grands Noms, définis par un mot aussi simple : les Justes .
me fait penser à d'autres Grands Noms, définis par un mot aussi simple : les Justes .
_________________
Léo29.
Mieux vaut donner que recevoir...
(précepte religieux, d'Obélix à Moscato.)
Léo29- Rhincodon typus
- Nombre de messages : 2244
Age : 55
Localisation : Pays Glazik...
Date d'inscription : 09/03/2008
Re: Le fabuleux destin de René
Très belle histoire, mercis a toi Jecko!
Et surtout a René et a sa douce..
par le biais d'une montre, comme quoi..
UN GRAND MERCI!!
Et surtout a René et a sa douce..
par le biais d'une montre, comme quoi..
UN GRAND MERCI!!
Invité- Invité
Re: Le fabuleux destin de René
Merci pour ce témoignage très émouvant, ce triste bout d'histoire pas si lointain et pourtant déjà oublié par certains...
Invité- Invité
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