Le corps humain, ses habitudes et la plongée

[Invité]

Notre cursus fédéral nous transformant bizarrement en quasi étudiant en médecine dès le niveau 2, vous connaissez tous ces questions relatives au comportement du corps dans un milieu aussi hostile que l'eau déclenchant pression et froid.

Mon expérience en la matière me parait assez curieuse et vos propres réactions m'intéressent.

Lors d'un séjour plongée, j'ai littéralement l'impression que mon corps ralentit certaines fonctions habituellement bien réglées pour se concentrer sur l'essentiel, sans que je parvienne encore à définir cet essentiel.
Je m'explique. Je crois observer en clair des modifications dans la digestion, la miction, le sommeil, le besoin d'alimentation et la soif.

De toute évidence, un séjour prolongé à l'étranger, et/ou sur un bateau par exemple ou le sommeil est perturbé en permanence, et la houle coupe l'appétit est à lui tout seul susceptible de créer tout cela.
Mais j'ai le sentiment que cela va au dela. Comment m'expliquer que lors de mon dernier séjour en Egypte avec la chaleur et le vent désséchant de la semaine, je n'ai eu ni envie, ni besoin de boire... Au point de me faire rappeler à l'ordre par la monitrice, qui voulait me forcer à boire (à juste titre) tellement tout le monde s'en étonnait. Curieusement mon corps ne voulait pas boire ! A l'inverse le copain avec qui j'étais parti avait tout le temps soif !

Sans rentrer dans des détails scabreux, il est clair que la plongée affecte les selles et l'envie de pisser... Ca vous l'avez tous vécu. Je crois comprendre que c'est plutôt plus du second et moins du premier...Largement le cas pour moi.

Le sommeil. J'ai le sentiment malgré la fatigue des plongées consécutives de dormir moins et mon corps ne réclame pas de sommeil supplémentaire contrairement à mes habitudes urbaines.

La bouffe. La plongée ça creuse. Ca creuse vraiment chez moi, j'ai tout le temps faim ! J'attend qu'on me donne enfin le chiffre véritable du nombre de calories consommées en moyenne par plongée pour comprendre, il parait que ça pourrait aller jusqu' à 2500 (qui a des infos ?), ce qui expliquerait cela.

Et vous ?.....

[Invité]

salut autrichon,
tes remarques sur les modifs physio accompagnat la plongée sont très intéressantes. Du loin de mes souvenirs de ma maitrise de bio, c'est très complexe car on touche à la thermorégulation: système neurohormonal, dynamique sanguine et respiratoire, on doit prendre en compte le métabolisme basal perso du plongeur, les conditions de la plongée...
Il nous faut un toubib hyperbare ici!!

[Jean-Marc]

Eh oui il n'y a pas que l'azote à évacuer n'est-ce pas...Le coup de fourchette des plongeurs est assez célèbre en effet . En principe, d'après ce que je vois ils n'hésitent guère à lever le coude aussi . Ceci dit, le sentiment de soif est pernicieux et peut s'estomper dans dans ces circonstances particulières. En vélo, çà ne pardonne pas et de l'inobservation de l'alimentation en course ne tarde pas la visite de la fameuse "sorcière aux dents vertes" ou de "l'homme à marteau", bref c'est spectaculaire une défaillance par déshydration ou hypoglymécie. Ca peut aller jusqu'à un coma.

"Boire avant d'avoir soif et manger avant d'avoir faim" c'est ce que j'ai appris en 18 ans de cyclisme. Pour l'instant ca marche aussi pour la plongée.

Faut que tu boives Autrichon et pas que du créman d'Alsace STP!!!!

[Invité]

eh oui Marc, l'hydratation c'est un des fondamentaux, avant pendant et après l'effort, un petit déficit hydriquese se traduisant par une grosse perte de perf, sans parler des risques pour la santé.

si le sujet soulevé par autichon vous intéresse, je peux me replonger (hé hé!) dans mes vieux poly en attendant des avis plus autorisés.

[Jean-Michel]

Je constate au peu près les mêmes choses que toi

je te confirme la consommation calorique extrème de la plongée : nous avons a peu près les mêmes chiffres et c'est a priori tres lié a la température de l'eau : il y avait un dossier sommaire sur ce sujet dans un plongeur international d'il y a environ 1 an : si je retombe dessus je donnerai les détails

perturbation de la digestion : oui c'est net
envie de boire : moi c'est le contraire j'ai tout le temps soif
envie de pisser : corolaire du 1er point su coup pour l'étanche cela deviens comique en fin de plongée ... je sors du zodiac a une vitesse incroyable !
sommeil : je dors encore mieux si je fait un séjour plongée
bouffe : je boufferai un éléphant !

JM

[tik140]

bonsoir a tous ...
pour moi dans tous les phenomenes ci dessus cités par autrichon il y a un truc a prendre en compte et a mon avis l apprehension d un milieu inconnu .
si je prend mon cas personnel avec environ 50 , 60 plongées par ans en milieux naturel on vas dire que mon corps est "habitué" au milieu dans lequel j evolu ... je bois je mange rien que du normal !
parcontre je me souviens que des que je change de milieu bretagne ou mediterrannee il y a comme un stress latent avec chez moi cette sensation de soif croissante ... je met cela sur le compte d un bouleversement de mes habitude ... pas mon bateau , pas moi qui dirige , pas comme d hab quoi
ce n est que mon experience , rien de bien scientifique mais bon c est comme ca chez moi ...
bonnes bulles
eh autrichon faut que tu te mette a la photo , non !!!
vincent

[Invité]

la diurèse augmentée c'est en rapport avec le froid et le stress, corollaire :la soif. Le transit est perturbé car l'intestin subit les var de pression (les gaz, eh oui!).
La déperdition calorique est surtout liée à la thermogénèse, plus qu'à l'effort lui-même (je me permet de le penser), faudrait évaluer ça avec une combi humide et une étanche plus isolante: la perte de chaleur corpo dans l'eau est énorm, vous le savez.
Le reste est logique: appétit augmenté (récup des calories) (si vous faites du sky de fond par ex en hiver c'est pareil) et sommeil réparateur après effort (et déperdition calorique + thermog).

et je renouvelle ma proposition de fouiller un peu le sujet..!

[Jean-Michel]

et je renouvelle ma proposition de fouiller un peu le sujet..!

bien sur toujours tres interessant : merci d'avance
JM

[tik140]

vas y alemmar
c est un sujet interressant , de plus tu semble toucher ta bille sur le sujet ...
alors vas y fonce
bonnes bulles
vincent

[bardass]

les plongeurs aiment boire et manger ?
mais non, c'est une légende, d'ailleurs je ne connais que des plongeurs taillés comme des athlètes de haut niveau.
la non-preuve, ceux-çi sont même pas capable d'attendre le retour sur le port avant d'enquiller l'apéro


plus sérieusement, je constate lors des plongées en croisière ou en week-end, une augmentation de l'envie d'uriner, liée au froid et à l'eau. Même en mer chaude !
Je pense que tant que l'eau ne sera pas à 35°, cette envie sera tenace.
Bouffe : pareil que JM, mais je préfère un boeuf. Quoi que n'ayant jamais mangé d'éléphant, je ne peux pas comparer.
Sommeil : de plomb, lié à la fatigue, au stress (et à la concentration aussi pourquoi pas), au froid après plongée. J'attends avec impatience de plonger en étanche pour voir comment évolue cette fatigue. Idem avec le nitrox.
Boisson : grosse envie aussi. D'autant plus qu'une mauvaise hydratation est un facteur aggravant des ADD (augmentation de la viscosité du sang). Certains conseillent même de boire de l'eau minérale riche en sels minéraux. Même quand je n'ai pas soif, je me force toujours à bien boire après une plongée, j'amène toujours ma bouteille dans mon sac de plongée.
Mon principal souci durant un séjour de plusieurs jours en plongée, c'est la gestion de mes tympans. Je ferais surement un topic à ce sujet. J'ai des tympans très sensibles, que je dois surveiller au plus près, ménager durant la plongée et traiter avant et après. Pour faire simple, j'utilise de l'huile d'amande douce pour éviter l'irritation du tympan et un bon rinçage à l'eau tiède une fois par jour, voire tous les deux jours.

[Invité]

eh bien à la demande générale je vais m'y coller modestement (ça me fera pas de mal!) en attendant les spé! J'en connais un mais il a pas l'air de vouloir nager dans nos eaux, dommage...

[Jean-Michel]

J'attends avec impatience de plonger en étanche pour voir comment évolue cette fatigue. Idem avec le nitrox.

Nitrox : absolument TOP je ne veux d'ailleurs plus plonger qu'au Nitrox jusqu'a 40 mètres et réserver l'air soit pour de vraiment profond (mais dans ce cas avec déco au Nitrox) soit pour de la petite explo peinarde en riviere ou en milieu artificiel : le gain niveau fatigue est vraiment TRES perceptible, sans parler de la sécurité accrue

Etanche : ne doit etre a mon avis utilisée que quand la température le justifie vraiment : pour moi c'est vers 12-13° et en dessous que je commence a me les peler, et a 10°C et en dessous que je ne veux plus plonger qu'au sec, la le gain est evidement incroyable quand tu vois la tronche des potes de palenquée défaits et les levres violettes en ne rêvant qu'une chose : la douche chaude ... toi tu sifflotte ! (mais il a fallu que je pisse par dessus bord avant ... parce que l'étanche ... fini pipi ....)

JM

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